CLOUET Bernard ( Paris 1931 – Reims 2019)
« Je suis né à Paris en 1931, un 21 février comme Sacha Guitry !
Adolescent, je m’intéresse aux Arts, au Théâtre, à la Littérature et à la Musique.
Parallèlement, je me passionne pour l’Astronomie qui se traduit par des nuits d’observation et de mesures sous les coupoles de divers observatoires. Dans le corps de ballet des constellations, je découvre une étoile qui porte désormais mon nom. L’astronomie éclipse pendant trente-cinq ans toute autre activité culturelle, à l’exception de l’écriture à laquelle je me consacre lors des deux heures de train effectuées quotidiennement pour mon activité professionnelle.
Arrivé en Haute-Marne pour ma retraite, je renoue avec la peinture de mon adolescence encouragé par un professeur des Beaux-arts de Reims et participe à de nombreuses expositions personnelles.
J’ai pu faire partager mon enthousiasme pour la connaissance par des conférences ou des interventions dans les écoles.
Et la littérature dans tout cela ? Ma femme, Marguerite Noret, désolée de voir tous mes manuscrits dormir au fond des tiroirs m’incite davantage, en raison de mon âge, à faire publier mes écrits dont ellle réalise la mise en pages avec ses photos. »
Bernard Clouet est décédé le 26 octobre 2019. L´AHME lui a rendu un hommage intense en émotions, le 18 janvier 2020 à la médiathèque de Joinville (Haute-Marne)
Une étoile porte son nom !
De multiples talents…
C’est à la retraite et en Haute-Marne que Bernard Clouet se lance en littérature : des romans où se mêlent humour et philosophie. Certains ont une visée pédagogique notamment pour partager sa passion de l’astronomie avec les jeunes. D’autres sont plus coquins : Bernard Clouet notamment, est un champion de la contrepétrie !
Mais ses talents artistiques sont multiples : ne pas oublier, l’écriture de nouvelles, la poésie et les chansons. Il est également un peintre remarquable dont les oeuvres s’inspirent du cosmos mais peuvent être interprétées de toutes autres manières, au gré du spectateur.
Ces tableaux ont souvent été demandées pour être exposées comme sur la photo ci-contre, en mai 2014, à la médiathèque de bettancourt-La-Ferrée (Haute-Marne). Bernard Clouet, toujours un peu gêné lorsqu’on le le félicite, écoute l’éloge que lui rend le maire de la ville.
On pourrait résumer ainsi l’artiste : un homme des Lumières au vingtième siècle. Il est à la fois scientifique, homme de Lettres, esprit ouvert et éclairé… et gentiment libertin.
On peut voir Bernard Clouet sur la chaine Youtube de l’AHME :
il y présente sa vie et son œuvre
il lit un de ses textes, gentiement coquin
Une passion fusionnelle avec son épouse Marguerite Noret (1935 – 2006)
Marguerite Noret suis née à Fontainebleau en 1935 et a passé mon enfance en Meuse à Montiers-sur-Saulx où elle revenait très souvent. Si aimante de ce coin de France, il lui plaisait de dire : « Je suis née dans l’Est ». Elle l’a prouvé en se fixant à Osne-le-Val pour sa retraite.
« Passionnée de dessin, j’ai suivi les cours de la Ville de Paris impliquant des exercices quotidiens au musée du Louvre. De là au modelage terre, il n’y avait qu’un pas. J’ai travaillé l’argile et la taille de pierre intervenant dans les écoles de Haute-Marne dès mon arrivée.
J’ai dû, à mon grand regret, abandonner la sculpture sur pierre à cause d’une paralysie des mains. Je me suis alors adonnée à la photographie ce qui m’a valu le premier prix de la Ville de Chaumont à la Biennale de 2005.
Les études secondaires m’ayant fait connaître et apprécier les grands classiques de notre littérature, j’ai désiré en toute modestie écrire quelques pages… »
Marguerite Noret est alors passé de la sulpture à l’écriture.
Ses œuvres
D’UN VIEUX LECTEUR A UNE JEUNE LECTRICE DE DIDEROT
Madame,
Votre insatiable envie du Langrois m’embarrasse.
De jeunes érudits capables, que je sache,
Pour mieux vous satisfaire, et combler vos désirs,
Sauraient bien mieux que moi, vous donner du plaisir.
Vous voulez, de Denis que je vous entretienne,
Que j’aille réveiller mes connaissances anciennes.
Ma traîtresse mémoire sans pitié me trahit
Et dans ma pauvre tête mon cerveau ramolli
Cherche avec désespoir les titres des ouvrages
Que j’ai tant admirés depuis mon plus jeune âge.
Ainsi pour Diderot notre auteur favori,
Je m’interroge, en vain, sur ce qu’il a écrit.
Il faut donc consigner, comme sur un parchemin,
Avant qu’il soit trop tard, avant même demain,
Les titres incertains de ses nombreux ouvrages.
Ma plume m’abandonne, ma tête fait naufrage.
Il convient donc, céans, que très vite je raconte.
Je vous le dis tout net : Ceci n’est pas un conte.
Je crois me souvenir d’un Père de famille
Père très autoritaire plutôt que père tranquille,
Pour lequel je m’étais posé cette question :
Dites-moi, est-il bon, Est-il bon ou méchant ?
Deux amis de Bourbonne, m’adressant une lettre
M’ont cité : Jacques le Fataliste et son maître.
Ainsi dans ses nombreux Essais philosophiques
Diderot aurait écrit : Promenade du Sceptique
Ou le bel Entretien avec la Maréchale ?
Bien que fort libertines, ces pages sont géniales.
Mais je sens, je m’égare, mon cerveau embrumé
Mélange, et les mots, et les titres oubliés.
Surgit dans ma mémoire enfin La Religieuse.
Est-ce une pâtisserie gourmande et délicieuse ?
De même on m’a parlé d’un Neveu de Rameau.
Ne s’agirait-il pas d’un neveu de Marot ?
Le Supplément au voyage de Bougainville
N’est-il pas de l’auteur du Barbier de Séville ?
Songeant, à d’Alembert, à l’Encyclopédie,
Julie de Lèchepinasse fut une zélée amie.
Déjà l’engourdissement s’empare de mes membres.
Ah ! Combien Je regrette ma vieille robe de chambre.
Je vous quitte chère lectrice, affaibli et discret.
Permettez que je baise vos Bijoux indiscrets.
Bernard CLOUET
LES PROPOS D’ARISTARQUE
Si m’en croyez
Pour Solde de tout Conte
Péchés de ma Jeunesse… et d´autres
Pardon : dernières nouvelles !
Nouveaux Bijoux Indiscrets
Mes dames du temps jadis et de naguère
Irrespect de l´étiquette
Invitation dans mon cosmos
Et puis voici quelques Vers
D’un pont à l’autre
Ce que se disent les Arbres
Astronomie des Vers de Terre
Arrière Boutique
Amour, Amour quand tu nous tiens…
