GONCOURT Edmond et Jules  (1822-1896 et 1830-1870)

     

              Sommaire

I – Lieux associés:
    a) en Haute-Marne
    b) Un petit village mais un grand nom
II – Eléments biographiques liés à la Haute-Marne et sa région
III – Oeuvre:
    a) Générale
    b) Références haut-marnaises
    c) Fiers de leur nom
    d) Liste d’oeuvres

• I – Lieux associés

a) En Haute-Marne

I – Goncourt:

      Ce petit village pittoresque à visiter, à la limite des Vosges, a donné son nom aux deux frères écrivains naturalistes. Leur grand-père en effet y avait acheté un moulin ce qui leur permettait d’avoir un nom noble. Goncourt est indiqué sur la carte ci-contre.

II – Breuvannes:

     C’est le village des grands-parents des deux frères où la famille a acquis sa prospérité. Sans la ferme des « Gouttes Basses », les frères Goncourt n’auraient probablement pas acquis la maison d’Auteuil. Et sans la maison d’Auteuil, le fameux « Grenier » aurait-il seulement existé ? Il n’est donc pas utopique de penser qu’un petit morceau de Bassigny est à l’origine des parlotes littéraires auxquelles Jules rêvait et qu’Edmond réalise en ouvrant l’endroit à leurs amis à l’automne 1884.

      « Nous sommes dans cette vieille étude, qui a vu presque toutes nos affaires de famille, dans ce cabinet au fond d’une cour de la rue Saint-Martin (il s’agit de l’étude de Maître Lambert notaire à Chaumont) , gris et obscur, avec ses boiseries blanches, ses rideaux verts derrière le grillage des portes, les bustes en plâtre bronzé dans les niches des cintres. Il n’y manque que les deux immémoriales lampes Carcel, qui figuraient sur la cheminée du temps du père Buchère. Il s’agit de la vente de nos fermes des Gouttes, ce morceau d’orgueil de notre famille, de cette grande propriété terrienne du grand-père, de cette chose sacrée, respectée, vénérable, que la pauvre petite aisance de nos parents a toujours fait le sacrifice de garder contre la gêne et les offres tentantes, pour conserver à leurs enfants ce titre, cette influence de propriétaires, ce pain
solide : et surtout ce que représentait la terre pour l’ancienne famille. Enfin après huis mois de pourparler de correspondance, de quêtes de titres, nous sommes parvenus à nous débarrasser de cette misère et de ce tracas de notre vie… »
Journal 19 juin 1868

     Breuvannes-en-Bassigny se trouve sur la carte au sud de Goncourt.

 • I – b) Un petit village mais un grand nom

     L’Académie Goncourt, ou comment passer à la postérité :

    « c’est, chez moi, une occupation perpétuelle à me continuer après ma mort, à me survivre, à laisser des images de ma personne, de ma maison. » Journal 7 juillet 1883

      L’idée d’une société littéraire est là. Elle a évolué au cours des années qui suivent le premier testament rédigé 1874/1875. Edmond en prévoyait déjà le fonctionnement, une liste de noms y figurait. Il se brouille avec certains, d’autres décèdent entre temps.

     Le 23 juin 1883, Le Bien public ébruite le projet de cette Académie qui verrait siéger dix membres chargés de décerner chaque année un prix de 5.000 F à une œuvre d’imagination. Cette idée soulève des polémiques. Un second testament est déposé en 1892 chez Maître Duplan, notaire qui, quarante-huit heures après la décès d’Edmond, survenu à Champrosey le 17 juillet 1896, lit à Alphonse Daudet et Léon Hennique, ses légataires universels, la teneur du document. Celui-ci pose le fondement de la future Académie. Les frères Goncourt (en fait, Edmond de Goncourt) lèguent leur fortune et leurs futurs droits d’auteur à la Société.

   « Moi, Edmond de Goncourt, sain d’esprit, réfléchissant à l’ébranlement de ma santé depuis la mort de mon frère, songeant à la servitude de la mort, j’écris et je signe de ma main ce présent testament… Je nomme pour exécuteur testamentaire, mon ami Alphonse Daudet, à la charge pour lui de constituer, dans l’année de mon décès, à perpétuité, une Société littéraire dont la fondation a été, tout le temps de notre vie d’hommes de lettres, la pensée de mon frère et la mienne… Ce prix sera donné au meilleur roman, au meilleur recueil de nouvelles, au meilleur volume d’impressions, au meilleur volume d’imagination en prose, et exclusivement en prose, publié dans l’année. Les membres de la Société feront une chose aimable à ma mémoire s’ils veulent bien l’appeler « Le Prix Goncourt. »

     La collection Goncourt, dispersée aux enchères à l’Hôtel Drouot du 15 au 19 juin 1897, produira la coquette somme de 1.350.000 F qui permettra, outre la remise du prix au lauréat, le versement d’une rente viagère de 6.000 F à chacun des membres de la Société littéraire des Goncourt. Cependant la famille Huot de Goncourt essaie, en introduisant une procédure judiciaire, de dénoncer le testament. Il faut plusieurs années d’arguties et tout le talent d’un jeune avocat lorrain, Raymond
Poincaré, pour que soient entérinées les dernières volontés d’Edmond.

      Le 7 avril 1900, la première réunion constitutive se tient chez Léon Hennique, 11 rue Descamps à Passy. Mais les « dix » ne sont alors que sept, Octave Mirbeau, Joris-Karl Huysmans, Séraphin, Justin Boex dit Rosny jeune, Gustave Geffroy, Léon Hennique, Paul Margueritte, Joseph Henri Boex dit Rosny l’aîné, et des élections agréent Léon Daudet en remplacement de son père décédé peu après Edmond, ainsi qu’Elémir Bourges et Lucien Descaves pour compléter la dizaine fixée.

      Un décret signé du 10 janvier 1903 par le président du conseil, Emile Combes, reconnaît la Société littéraire des Goncourt d’utilité publique. Cette dernière peut alors tenir son premier dîner mensuel le 26 février 1903, dans un salon pour noces du Grand Hôtel. C’est à Léon Daudet qu’est remis le premier couvert. Quant à la première réunion de travail de l’Académie Goncourt, elle se déroule au restaurant Champeaux, place de la Bourse, le lundi 21 décembre 1903. Au second tour et par six voix pour, contre trois voix à Camille Mauclair et une à Jean Vignaud, John Antoine Nau, alias Eugène Torquet, se voit décerner le premier prix Goncourt pour son ouvrage « Force ennemie », un récit maritime paru aux éditions de la Plume. Il reçoit les fameux 5.000 F et un tiers de colonne dans le Figaro relate l’événement.

 • I – b) Éléments biographiques liés à la Haute-Marne et sa région

       Edmond, né à Nancy le 22 mai 1822, mort à Champrosey le 17 juillet 1896, et Jules, né à Paris le 17 décembre 1830, mort à Auteuil le 20 juin 1870, étaient si liés qu’ils étaient surnommés : « les Bichon, Juledmond ». Ces « jumeaux en tout et par tous les bouts », eurent cette particularité d’écrire non pas à quatre mains, mais dans une sorte d’état fusionnel, l’un dictant, l’autre tenant la plume ; l’un prenant des notes, l’autre les exploitant.
      Jean-Antoine Huot, né en 1753, ancien bailli du comté de Clefmont, avocat au Parlement, député de la Constituante, magistrat à Bourbonne, puis à Neufchâteau et grand-père paternel d’Edmond et Jules, se porte acquéreur en 1786 d’une terre située sur le territoire de Goncourt, entre Bourmont et Neufchâteau, sur le bailliage de Lamarche. Cette propriété permet à Jean-Antoine Huot d’obtenir le titre
de seigneur de Goncourt, offrant ainsi à ses descendants de perpétuer le nom d’un village de Haute-Marne frontalier des Vosges, dans lequel les deux écrivains ne mirent jamais les pieds.

 

     

« Renan, une tête de veau qui a des rougeurs, des callosités d’une fesse de singe » Journal – 28 mars 1863
      « Daudet est un cochon maladif, avec les foucades d’un cerveau chez lequel, un jour, pourrait bien entrer la folie » Journal – 3 décembre 1871
     « La composition, la fabulation, l’écriture d’un roman, belle affaire ! Le plus dur, le plus pénible, c’est le métier d’agent de police de mouchard qu’il faut faire(…) pour ramasser la vérité vraie » Journal – 5 mai 1876

 

 • III – œuvre

a) Œuvre en générale

       Si les romans, pièces de théâtre, essais des deux frères ont connu, à leur sortie, des bonheurs divers, avec pour certains des milliers d’exemplaires vendus, ils sont aujourd’hui passés de mode. On les considère néanmoins comme d’authentiques auteurs naturalistes, suivant scrupuleusement le mouvement littéraire défini par Zola.
      Par contre le journal commencé le 2 décembre 1851, jour du coup d’état de Napoléon III, reste une mine de renseignements sur la vie littéraire et artistique de ce siècle, « le journal est notre confession de chaque soir : la confession de deux vies inséparées dans le plaisir, le labeur, la peine… » écrit Edmond dans la préface de l’édition de 1887. Les premières publications se feront en extraits avec seulement « les vérités agréables », le journal dans son entier ne sera publié qu’en 1956. Descriptions imagées, caricatures, écriture réaliste de deux bourgeois de Paris à la dent dure et au regard acéré sur une société en décomposition.
       « Eh mon Dieu ! Tout homme de lettres est à vendre. C’est simplement une question de prix et de la manière de lui offrir la pièce. S’il ne veut pas d’argent, on l’achète avec du bruit, un morceau de gloire et de ruban. Il ne faut pas non plus lui demander des choses trop énormes comme de scier la tête d’un homme avec un barreau de chaise : quelques-uns refuseraient » Journal – 8 avril 1860
  

III- b) Références haut-marnaises

       Quelques brefs passages dudit journal font référence à la Haute-Marne, où les deux frères séjournent quelquefois à Breuvannes, chez les grand-parents Diez. Mais dans l’ensemble la description de ce territoire de « bouseux » n’est guère flatteuse.
« Puis Breuvannes, la maison d’été de notre grand-père et de notre père, aujourd’hui fabrique de limes et de tire-bouchons. La lime et la machine crient et grincent où chantaient nos cris d’enfants. Le mirabellier, tout plein de guêpes et qui fournissait à tant de tartes, a fait place à un atelier. Les lucarnes des greniers, d’où mon père canonnait à coups de pommes les polissons du village, n’ont plus de jeu et dans la chambre à four où le maître à danser du village m’apprenait des entrechats je ne sais plus ce qui se fait. » Journal – 22 juillet 1857

             Photo : la Meuse à Goncourt

« Il faut attendre la voiture jusqu’à trois heures. Nous attendons sur un petit banc de bois, d’où l’on voit la place, la grande place de Chaumont et l’hôtel de ville, du front duquel l’heure tombe avec un bruit de glas. Ce sont des grosses servantes, qui traversent la place, crevantes de sang et de santé, apoplectiques, les joues presque bleues de sang, avec une gorge qui semble donner en avant deux coups de poing au casaquin. Puis il passe lentement un, deux, trois, quatre, cinq individus. On compterait les passants sur ses doigts. Puis un chien qui fait, comme un homme, le tour de la place ; puis un autre… Puis voilà une femme en chapeau. Il y a là, au milieu de la place, une petite voiture-boutique de mercerie, où personne n’achète.
     À deux heures, la marchande ferme et s’en va bien contente…Il y a quelque chose de plus mort que la mort, c’est le mouvement d’une place d’une ville de province. » Journal – 13 avril 1860


     Évocation de Sommerécourt, grâce auquel le grand-père obtient que le canton de Bourmont soit rattaché à la Haute-Marne lors du découpage de la France en départements :
     « D’abord Sommerécourt, le château de notre grand-père, avec son rideau de peupliers et son ruisseau à écrevisses. Rabaut-Saint-Etienne voulut bien, sur le plan manuscrit que nous avons vu, signer et approuver le désir de notre grand-père de retirer Sommerécourt des Vosges et d’en faire comme une gourde au bout de la Haute-Marne où il avait ses propriétés. » Journal – 22 juillet 1857


      L’abbaye de Morimond apparaît également dans leur roman Renée Mauperin :
       « Sa mère morte, à l’étroit dans cette petite ville où rien ne le retenait plus, M. Mauperin, auquel le séjour de Paris était interdit, vendait la maison de Bourmont, les petits terrages qu’il avait dans le pays, à l’exception d’une ferme à Villacourt, et allait vivre avec sa jeune femme dans une grand propriété qu’il avait achetée au fond du Bassigny, Morimond. Il eut là les restes de la grande abbaye, un morceau de terre digne du nom que lui avait donné les moines : Mort-au-monde, un coin de nature agreste et magnifique finissant à un étang de cent arpents et à une forêt de chênes qui n’avait plus d’âge, des prés serrés dans des canaux de pierres de taille où l’eau vive coulait sous des berceaux d’arbres, une végétation de désert abandonnée à elle-même depuis la Révolution, des sources dans des ombres, des fleurs sauvages, des sentiers de bêtes, des ruines de jardin sur des ruines de bâtiments. Ça et là des pierres survivaient. Il restait la porte, des bancs où l’on donnait la soupe aux mendiants ; ici, l’abside d’une chapelle sans toit, là, les sept étages de murs à la Montreuil. Le pavillon de l’entrée, bâti au commencement du siècle dernier, était seul encore debout, encore debout entier, presque intact : ce fut là que M. Mauperin s’établit. » Renée Mauperin – 1864.

       Après la mort de son frère, Edmond écrit Une Fille (récit d’une prostituée qui commet un crime) où, d’une façon très naturaliste, il décrit les filles du Bassigny : à ne pas prendre au premier dégré, bien sûr !
      « Parmi ces femelles, la plupart originaires du Bassigny, Élisa apportait dans sa personne la femminilité que donne la grande capitale civilisée à la jeune fille élevée, grandie entre ses murs. Elle avait une élégante tournure, de jolis gestes ; dans le chiffonnage des étoffes légères et volantes habillant son corps, elle mettait de la grâce de Paris. Ses mains étaient bien faites, ses pieds étaient petits ; la délicatesse pâlement rosée de son teint contrastait avec les vives couleurs des filles de la plantureuse Haute-Marne. Elle parlait presque comme le monde qui parle bien, écoutait ce qui se disait avec un rire intelligent, se répandait certains jours en une verve gouailleuse d’enfant du pavé parisien, étonnant de son bruit le mauvais lieu de la petite ville. Mais ce qui distinguait surtout Élisa, lui donnait là, au milieu de la soumission servile des autres femmes, une originalité piquante, c’était l’indépendance altière et séductrice avec laquelle elle exerçait son métier. Sous la brutalité d’une caresse, ou sous l’insolent commandement du verbe, il fallait voir le redressement tout à la fois rageur et aphrodisiaque de l’être vénal qui, sottisant et coquettant et mettant le feu aux poudres avec la dispute de sa bouche et la tentation ondulante de son corps provocateur, arrivait à exiger du désir qui la voulait des excuses amoureuses, des paroles lui faisant humblement la cour.
     Élisa devenait la femme dont à l’oreille et en rougissant se parlaient les jeunes gens de la ville, la femme baptisée du nom de la parisienne, la femme désirée entre toutes, la femme convoitée par la vanité des sens provinciaux. » (la Fille Elisa, Edmond de Goncourt, livre i, chapitre 11)

Photo : tombe des frères Goncourt, Montmartre

III- c) Fiers de leur nom

      La vente en 1868 de la ferme des Basses-Gouttes, héritée de leur grand-mère paternelle, leur permet d’acheter la maison d’Auteuil où Jules, atteint de la syphilis, vit ses derniers instants laissant un Edmond veuf d’un frère et inconsolable qui pense un temps abandonner l’écriture. Mais c’est dans cette maison qu’il organise les fameux salons littéraires où se côtoient les beaux esprits de l’époque.
     C’est cependant avec âpreté qu’ils défendent leur particule lorsqu’ils apprennent qu’un homme de la région de Vitry-le-François vient d’obtenir le droit d’utiliser le nom de Goncourt après son patronyme, et
dans cette lettre du 22 avril 1860 ils font état de leurs titres.


     « Monseigneur,
      Nous apprenons seulement aujourd’hui que par un décret impérial rendu le 7 janvier 1860 et promulgué le 1° février 1860, M. Jacobé Ambroise, propriétaire et maire, né le 17 brumaire an VII, à Vitry-le-François (Marne), demeurant à Matignicourt, arrondissement de Vitry-le-François, et M. Jacobé Louis, propriétaire, né le 18 juillet 1830 à Goncourt, demeurant à Matignicourt, sont autorisés à ajouter à leur nom patronymique celui de de Goncourt et à s’appeler à l’avenir Jacobé de Goncourt. Nous nous empressons de réclamer auprès de votre Excellence contre l’attribution, à des personnes inconnues de nous et étrangères à notre famille, d’un nom qui est le nôtre, d’un nom que notre grand-père a acquis, d’un nom que notre père nous a transmis, d’un nom sous lequel nous nous sommes fait connaître. Il nous suffira de peu de mots, Monseigneur, pour établir nos droits à porter, à garder et à défendre le nom de Goncourt.
Notre grand-père ayant acquis la terre et seigneurie, haute, moyenne et basse justice, après avoir reconnu et avoué avoir tenu en fief, foi et hommage de Louis XVI, roi de France et de Navarre, duc de Lorraine et de Bar, ladite terre et seigneurie de Goncourt, fut seigneur de Goncourt et s’appela Huot de Goncourt. Son nom figure comme MONITEUR comme député de Bassigny-en-Barrois à l’Assemblée Nationale de 1789.
       Le fils de Jean-Antoine Huot de Goncourt, Marc-Pierre Huot de Goncourt, ne faillit pas à l’héritage d’un nom honoré par trente ans de fonctions législatives, judiciaires et administratives. Entré au service à l’âge de seize ans, en 1803, il était à l’âge de vingt-six ans chef d’escadrons et officier de la Légion d’Honneur. Ce fut notre père.
       Ce nom de Goncourt, que nous revendiquons auprès de vous, Monseigneur, ce nom, porté sur l’acte de naissance de notre père aussi bien que sur nos deux actes de naissance, nous appartient donc au même titre que notre patrimoine. Il nous appartient encore personnellement, si on peut dire, à titre de propriété littéraire. Il est le nom dont nous avons signé quelques livres, dont quelques-uns, ont eu l’honneur de plusieurs éditions et de traductions à l’étranger.
     Confiants dans la justice de Votre Excellence, confiants dans la loi récente qui a voulu sauvegarder, comme le plus cher patrimoine de la famille, l’héritage de la propriété exclusive d’un nom honorable et légitimement possédé, nous avons la ferme assurance, Monseigneur, que vous prendrez en considération des droits, dont nous tenons tous les titres à votre disposition, et que vous donnerez votre appui à une revendication, que nous devons poursuivre comme un devoir…. »
       Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt


      Rentiers amateurs d’art, d’histoire et de littérature, ayant vécu en dilettante, les frères Goncourt tirent leur célébrité de la création d’une Académie et d’un prix décerné depuis 1903 à un ouvrage publié dans l’année par un jeune auteur. Il n’en reste pas moins que « Les Goncourt ont vécu les yeux fixés sur la vivante tapisserie du monde contemporain » comme le souligne Robert Kopp dans la préface du Journal paru en trois volumes chez Robert Laffont dans la collection Bouquins.
      (Sources :

– Bonnes plumes au pays de Goncourt édité chez Albin Michel par l’association « Goncourt, Histoire et Patrimoine » 

Journal dans la collection Bouquins chez Robert-Laffont 

–  Magazine Littéraire, n°2 69 de septembre 1989.

III- d) Liste d’œuvres

     Si la notoriété posthume des Frères Goncourt vient du prix qu’ils créèrent en héritage, ils n’en sont pas moins des auteurs très prolifiques. 

    Principaux ouvrages écrits par les frères Goncourt (ensemble ou séparément) :

En 18.. ce roman publié à compte d’auteur en 1851 passa totalement inaperçu

– 1852-1853 – collaboration journalistique des deux frères à deux revues satiriques L’Eclair et le Paris. Leurs articles seront repris et publiés dans Mystères des Théâtres en 1852 ; Pages retrouvées en 1886 ; 1854

La Lorette – gros succès avec six mille exemplaires vendus en huit jours

–  1860  Les hommes de lettresd’abord pièce de théâtre écrite en 1857, satire des milieux littéraires refusée par tous les théâtres qui devient roman sous le
titre de Charles Demailly 

– 1861 – Soeur Philomène – roman

– 1864 – Renée Mauperin – roman

–  1865 – Henriette Maréchal – pièce de théâtre qui sera interdite à la sixième représentation en raison des polémiques qu’elle soulève

– 1867 – Manette Salomon – d’abord publié en feuilleton dans le Temps, puis en roman.

–  1885 – Lettres de Jules de Goncourt – un choix de lettres réunies par Edmond

– 1851…- le fameux Journal commencé à deux en 1851, tenu par Edmond seul jusqu’en 1896 qui, à partir du 25 décembre 1885, paraît partiellement dans le Figaro.

– 1888 – Germinie Lacerteux, roman publié en 1865, est montée à l’Odéon avec Réjane dans le rôle principal

– 1890 – adaptation pour le théâtre du roman Les frères Zemganno paru en 1879 et La Fille Elisa paru en 1877. Les critiques ne sont pas bonnes.

– 1894 – L’Italie d’Hier – notes prises lors du voyage que firent les deux frères en 1855-1856, avec quarante-trois croquis de Jules

– 1896 – la pièce tirée de Manette Salomon est jouée au Vaudeville. La critique est mauvaise.

– 1903 – attribution du premier Prix Goncourt à John-Antoine Nau, alias Eugène Torquet, pour son récit maritime Force ennemie.