Louise MICHEL

                                  ( 1830 – 1905)

          (Photo : l’ancien château de Vroncourt où naquit Louise MICHEL)

                                Enfance

       Louise Michel nait le 29 mai 1830 au manoir de Vroncourt, Haute-Marne. Elle est déclarée sous le nom de Louise Clémence Michel de Mathis. Sa mère est une servante du château et elle est la fille naturelle du maitre, Charles Étienne de Mathis. Elle connait une enfance heureuse près de la nature et des animaux malgré les allusions méchantes à propos de son père.

        Elle reçoit une éducation, développe des valeurs et montre une affinité pour la lecture.

        « Vroncourt! C’est au versant de la montagne entre la forêt et la plaine : on y entend hurler les loups, mais on n’y voit pas égorger le agneaux. À Vroncourt, on est séparé du monde. Le vent ébranle le vieux clocher de l’église et les vieilles tours du château : il courbe comme une mer, les champs de blé mûr ; l’orage fait un bruit formidable et c’est là tout ce qu’on entend. Cela est grand et cela est beau. » Mémoires, 1881.

                               Déchirement

        En 1848, à la mort de Charles Étienne de Mathis, Louise et sa mère sont jetées hors de la propriété et vivent désormais sur une maigre pension héritée du maitre décédé. Elles partent pour Chaumont puis, en 1856, à Versailles où Louise obtient son diplôme d’institutrice.

                         Institutrice et écrivaine

        Pendant quinze ans, Louise Michel exerce avec passion son métier d’institutrice. Pour préparer les épreuves du baccalauréat, elle suit des cours d’instruction populaire dirigés par des Républicains. Elle écrit des poèmes sous le pseudonyme d’Enjolras et  devient sociétaire de l’Union des poètes en 1862. Elle aurait probablement aimé vivre de sa plume, si les temps le lui avaient permis. Elle se lie avec Victor Hugo et entretient avec lui, une correspondance, dès 1850.

         « Je rêvais de tout et j’étais avide de tout, poésie, musique, dessin. Mais avec le bonheur, j’ai tout jeté en tribut d’amour à la Révolution, à laquelle je me suis livrée, l’idéal réel de l’avenir, se dévoilant davantage, toujours m’a prise et gardée toute entière ! » Mémoires 1881.

     (Photo ci-contre : statue de Louise MICHEL, à Levallois-Perret, de Émile Derré en 1906.)

               La révolutionnaire

     En 1871, Louise Michel participe activement à la Commune de Paris à la tête de la 61e brigade de Montmartre. Arrêtée, elle est emprisonnée et revient en Haute-Marne à l’abbaye d’Auberive devenue prison, du 21 décembre 1871 au 24 aout 1973. Elle est ensuite déportée en Nouvelle-Calédonie.

     Durant sa captivité elle compose des poèmes révolutionnaires et écrit une importante correspondance, fonde un journal et enseigne aux Canaques. Libérée, elle refuse de partir de l’île, tant qu’il y reste une prisonnière de la Commune. Elle devient anarchiste.

« L’Arrestation de Louise Michel » par Jules Girardet.

                                                                                La militante et femme de Lettres

      De retour en France le 9 novembre 1880, Louise Michel s’investit dans les causes révolutionnaires, féministes, contre la peine de mort, défense des animaux… Elle se réclame du mouvement anarchiste. Elle parcourt la France et même va à l’étranger, pour y donner des conférences. Elle continue d’écrire intensément.

      Elle décède le 10 janvier 1905 à Marseille, lors d’une tournée de conférences. Son enterrement à Paris, au Père-Lachaise est suivi par des milliers de personnes et provoque des émeutes. Sa tombe se situe à Levallois-Perret.

     Après sa mort, la figure de Louise Michel devient mythique et est récupérée par de nombreux mouvements : féminisme, parti communiste et même les « queer » aux États-Unis.

      Il n’est pas absurde d’affirmer que naissance trouble et son enfance en Haute-Marne ont inspiré ses valeurs et son esprit rebelle. Dommage que la dernière image qu’elle en garde, soit celle d’un départ malheureux.

     Je devais donc quitter la prison d’Auberive et j’avoue que j’en étais fort attristée. Là au moins, je pouvais voir ma mère. J’avais cependant été très malheureuse dans cette geôle de province où les gardiens se montraient d’un zèle exceptionnel. Cependant les souffrances que j’avais endurées n’étaient rien peut-être en comparaison de celles qu’avaient subies mes frères.

      La première étape de notre voyage devait avoir lieu dans une vieille carriole, au fond de laquelle on avait mis de la paille. Nou ne devions trouver qu’à Langres, la voiture cellulaire qui devait nous conduire à Paris… » Matricule 2182, Souvenirs de ma Vie, Voyage mouvementé.