VILLiERME François (1940)

   En 1940, pressé de vivre, je suis né bien avant l’heure prévue à Chaumont. Ma situation particulière de grand prématuré me conduira très tôt à me battre pour survivre.
   Fuyant les bombardements chaumontais, je fus accueilli en catastrophe au château d’Arc-en-Barrois où je découvris le son des cors de chasse mêlé au chant modulé des chiens de meute, tous deux mélangés concourront à ma première approche de la beauté.
   Curiosité familiale oblige, ma prime enfance se situera très souvent dans les ateliers d’artisans ou la salle des rotatives d’impression qui me passionnaient.

   Plus âgé, la création à tout prix sera le second travers imposé par ma nature. Ainsi naquirent de mes mains mille objets, jouets, animations ou créations diverses. Manuelles ou intellectuelles, elles foisonnaient en imposant aux membres de la famille le supplice de s’en servir. Cet esprit créatif me conduira à des études techniques afin de devenir dessinateur industriel, puis graphiste et enfin publicitaire.
   Un atavisme familial m’amènera naturellement vers la photographie, passion envahissante qui meublera mes loisirs toute ma vie durant. Retraité, cette passion absorbera une bonne partie de mon temps libre avec l’écriture venue le partager.
   Faute de trouver un travail sur place, j’émigrerai en région parisienne dans une entreprise « langroise » où j’aurai la joie d’exercer mes passions favorites : dessin, photographie, graphisme et création publicitaire.
   Concernant l’écriture, comme tout un chacun lorsque l’on est adolescent, naquirent sur des coins de table poèmes, saynètes et autres formes d’écritures à partager lors de colonies de vacances ou de camps scouts. Bien que n’étant qu’une approche de cet art difficile, ces créations seront le ferment de mes futures réalisations. Mes premières amours prirent le relais de ma prose poétique avant que ne suive l’élaboration sur commande de livrets théâtraux ou la rédaction de quelques articles de presse ciblés pour des amis journalistes.
   Grand lecteur devant l’Eternel, fréquentant des lieux artistiques de tous genres, je fus bientôt introduit professionnellement dans le milieu littéraire où je me retrouvais investi de la tâche, au combien sérieuse et délicate, de devenir membre du jury du Prix international du premier roman. Là, je nouais de nouveaux contacts qui me firent l’honneur de diffuser quelques poèmes dans des journaux d’entreprises ou associatifs.
   Plus tard, ma situation de jeune marié, très accaparé par un travail de publicitaire et de photographe industriel en entreprise, me contraignit à mettre de côté toutes envies de créations littéraires.
   Suite à une restructuration professionnelle, mon épouse et moi, dûmes remplacer ensemble l’emploi perdu et cela se concrétisa par un retour en Haute-Marne.
   Là, installé, familiales ou associatives envahissantes, des occupations ne me laissèrent que peu de temps à consacrer à l’écriture. Seul, parfois, un poème amical naissait pour illustrer une carte de fête ou de voeux.

   Quand enfin m’arriva le temps béni de la retraite, il me permit de reprendre avec application certaines pages d’écriture inachevées, ou encore de commencer des biographies de personnages importants à mes yeux.
   Aujourd’hui, en partage avec des expositions photographiques ou des créations graphiques pour des associations, je m’impose de produire des formes de nouvelles ou de romans variés pour combler de joie mes amis en y ajoutant des titres choisis avec délices pour les amuser.
   Ne cherchant pas la gloire, seuls quelques titres ont été diffusés. Les autres attendent des jours meilleurs où ils seront peut-être édités après avoir été repassés à la moulinette de la relecture et des corrections.