Résumé :

   « Frapper à la porte d’un malade avant d’entrer » peut sembler anodin. Pourtant, dans ce simple geste, se niche quelque chose comme une attention à l’autre. Ainsi « Dieu se niche dans les détails », version biblique, dans les détails de la vie ordinaire. Entendons par là, version laïque, que dans les manières d’être des individus, dans le parler de tous les jours, dans les objets… se nichent, peut-être pas Dieu, mais des idées, des principes, des valeurs.

   « Ainsi va le monde », c’est alors regarder vivre les objets et les effets qu’ils produisent. Ainsi du GPS et de la perte de l’orientation ; de la poussette comme possibilité d’affirmation d’une virilité en voie de disparition. Et de ce distributeur de boissons qui organise à notre insu nos relations ou encore ce bus qui nous fait la morale.

   « Ainsi va le monde », c’est aussi une philosophie clinique. Elle consiste à se mettre au chevet de mots malades vidés de leur « sens », parfois dans des expressions « y a pa’d souci » ou « si tout le monde en faisait autant » ou « je vous laisse vous asseoir ou patienter »… Souvent dans la « xylo-langue » et ses « évaluation, projet, parcours, territoire, élection… » et autres mots évidés. Bref, une chronique pour exercer sa pensée et regarder les choses autrement. Pour vivre mieux ? Peut-être ? Surtout avoir une vigilance élémentaire pour ne pas se « faire avoir » insidieusement parce que dans le détail peut aussi se nicher le Diable, dia-bolos, celui qui sépare.

   « Caute », méfie-toi, prévient Spinoza.

Références :

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